Dans les coulisses du monde de la détaxe...

 
Chaque année depuis maintenant trente ans, se tient sur la Côte d’Azur le plus important salon du luxe au monde. Organisé par le TFWA, Tax Free World Association, ce salon professionnel est dédié à l’industrie du Tax Free. Les acheteurs des chaînes de duty free et des compagnies aériennes viennent découvrir les nouveaux produits et passer commande.
 
Partons dans les coulisses de ce salon clé de l’industrie du parfum et découvrons un tout autre aspect du monde du parfum...
 
Cannes, un dimanche soir, un feu d’artifice vient illuminer la Croisette, le TFWA fête ses 30 ans en bonne et due forme au Carlton... Le coup de départ d’un long marathon qui va durer une semaine.


 
Lundi matin, acheteurs et export managers se pressent au pied des célèbres marches du Palais des Festivals, revêtues non d’un tapis rouge mais noir pour marquer l’occasion. Chaque année, le salon s’ouvre par une conférence sur le marché du Tax Free, son évolution et son avenir. Le présentateur de la BBC Stephen Sackur a fait intervenir à tour de rôle :
  • Erik Juul-Mortensen, Président du TFWA
  • Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM
  • General Colin Powell, 65e Secrétaire d’Etat des Etats-Unis

 
Erik Juul-Mortensen a fait le point sur le marché du duty free, qui a littéralement explosé depuis le premier salon TFWA en 1984, le marché étant passé de 6 à 60 milliards de dollars. A l’époque, les vins et spiritueux occupaient la première place et les biens de luxe n’étaient même pas une catégorie. Les temps ont bien changé ! Aujourd’hui les parfums représentent à eux seuls 30% du marché.


 
Après un bref aperçu de l’évolution des magasins de duty free au fil du temps (là encore les choses ont bien évolué), Erik Juul-Mortensen est revenu sur l’importance des pays émergents comme la Chine ou de hubs internationaux comme Dubaï. Ainsi, le monde du duty free s’est largement ouvert à d’autres continents que l’Europe et l’Amérique du Nord.
 
Enfin, Erik Juul-Mortensen a rappelé l’importance du Tax Free World Association, ses succès et les nombreux autres salons apparus dans son sillage : Shanghai, Singapour, Dubaï. Il a proposé trois challenges à relever : convertir de nouvelles clientèles, s’adapter aux nouvelles technologies et faire évoluer le business modèle.


 
Pour sa part, Alexandre de Juniac a présenté les atouts de la compagnie aérienne du futur. Il a souligné la concurrence des compagnies low-cost grignotant le marché d’Air France par le bas et des compagnies haut de gamme s’y attaquant par le haut. Ensuite, il est revenu sur son management tout en transparence qui, selon lui, a permis de sauver Air France de la faillite en s’appuyant sur les équipes. Mais le marché reste fort concurrentiel et le coût du carburant un élément décisif. Enfin, le président d’Air France a aussi fait le point sur les récentes grèves, qui ont remis la compagnie dans le rouge. Il conclut en affirmant qu’en temps de crise, il faut être soit même, rester fidèle à ce que l'on pense être la bonne solution et s’appuyer sur ses équipes.


 
Le général Colin Powell a ensuite pris la parole, nous narrant ses cinquante ans de carrière en tant que chef des Armées puis Secrétaire d’Etat. Il a insisté sur la liberté de circulation des individus, qui est un élément clé pour les Etats-Unis, et rappelé qu’il ne fallait surtout pas céder à la pression des terroristes. Il a souligné également l’importance de rester toujours attentif à son environnement, aux gens qui nous entourent pour ne pas prendre de retard ou être laissé de côté. Puis il a abordé l’importance d’Internet qui a complétement métamorphosé nos vies. Enfin, il est revenu sur la fin de la guerre froide et la mutation des rapports de force dans le monde. Aujourd’hui nous ne devons plus faire face à des ennemis mais à des problèmes. Il a conclu en soulignant que l’humain était la plus précieuse des ressources, qu’il fallait investir dans les talents, leur donner des objectifs et les moyens pour y arriver, croire en eux et leur faire confiance.

 
A la suite de cette conférence qui nous a permis de comprendre les enjeux de ce business, le TFWA a célébré une nouvelle fois ses 30 ans au champagne devant les marches du Palais des Festivals, avant d’ouvrir officiellement le salon.
 
Sur les 21000 m2 du Palais des Festivals, s’étendent à perte de vue les stands des 471 exposants. L’industrie cosmétique représente 25% du salon, mais les entreprises de vins et spiritueux, de joaillerie, de tabac, de mode et d’accessoires, et de gourmandises en tout genre sont aussi présentes.
 


Les acheteurs des Duty Free ont de nombreux rendez-vous dans les stands des différentes marques pour découvrir les nouveaux produits et passer leurs commandes. Dans chaque stand, les export managers les attendent, parfois assistés du marketing opérationnel pour les aider à présenter le produit, l’offre...



Les petites maisons attendent les acheteurs et sont ravies de nous accueillir pour nous présenter leurs nouveautés, mais plus les marques sont prestigieuses, plus l’entrée dans les stands est filtrée, voire uniquement sur rendez-vous. Le TFWA se prolonge dans les yachts installés dans le Vieux Port de Cannes, et quelques maisons ont discrètement élu domicile dans la suite d’un grand hôtel de la Croisette.
 
Cet immense salon nous prouve à quel point les ventes en Tax Free sont un élément clé de l’industrie du parfum, je vous laisse le découvrir à travers quelques photos...












Crédits images : TFWA.

 

 
 



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